Ce documentaire de François Godard, réalisé en 1996, capture un moment unique de l’histoire ferroviaire parisienne à travers un voyage poétique sur l’ancienne ligne de Petite Ceinture. Le film de 45 minutes révèle la transformation progressive d’une infrastructure industrielle en écosystème urbain singulier, où la nature reprend progressivement ses droits.
Synopsis du film
Le documentaire suit un parcours en train à vapeur le long de l’ancienne ligne circulaire qui ceinturait Paris. François Godard documente avec sensibilité cette ligne ferroviaire abandonnée aux voyageurs depuis 1934, devenue un territoire à part dans le paysage urbain parisien.
Le film explore le contraste saisissant entre l’urbanisation dense de la capitale et ces espaces délaissés où la végétation colonise rails et ballast. À travers des images tournées dans les années 1990, le réalisateur capture l’atmosphère particulière de ces lieux en mutation, témoins d’un patrimoine industriel en voie de réappropriation naturelle.
Le leitmotiv « de la Petite Ceinture à la petite campagne » structure le propos documentaire, illustrant cette métamorphose progressive d’une infrastructure de transport en corridor écologique urbain.
Fiche technique
Élément | Détail | Référence |
---|---|---|
Réalisateur | François Godard | Archives documentaires |
Année de réalisation | 1996 | Fiche film-documentaire |
Durée | Environ 45 minutes | Production originale |
Format | Documentaire | Classification officielle |
Le documentaire s’inscrit dans une démarche de mémoire industrielle et urbaine, documentant un patrimoine ferroviaire parisien méconnu du grand public à cette époque.
La Petite Ceinture en bref (repères historiques utiles au film)
Cette ligne ferroviaire circulaire trouve ses origines dans les grands travaux du Second Empire. Construite entre 1852 et 1869, elle reliait initialement les différentes gares parisiennes pour faciliter le transport des marchandises et des voyageurs en correspondance.
La ligne comportait deux sections principales : la ligne d’Auteuil (rive droite) et la ligne de Ceinture (rive gauche), formant un anneau de 32 kilomètres autour de Paris intra-muros. Son tracé longeait approximativement les actuels boulevards des Maréchaux.
L’arrêt du service voyageurs en 1934 marque le début d’une nouvelle ère pour cette infrastructure. Progressivement délaissée, elle devient le terrain d’expérimentation d’un réensauvagement urbain spontané, phénomène que François Godard documente dans son film soixante ans plus tard.
Les années 1990, période de tournage du documentaire, correspondent à une phase de redécouverte de ce patrimoine par les urbanistes et écologues, préfigurant les aménagements contemporains en promenades et espaces verts.
Séquences et lieux marquants du film
Le documentaire révèle plusieurs sites emblématiques de cette ligne fantôme :
Les tunnels sous Montmartre : passages souterrains où l’obscurité contraste avec la végétation luxuriante des tranchées à ciel ouvert. Ces séquences illustrent parfaitement la dimension mystérieuse de ces espaces dérobés au regard.
Le viaduc du Point-du-Jour : ouvrage d’art majeur enjambant la Seine, filmé depuis la locomotive à vapeur. Cette séquence offre une perspective unique sur Paris et ses transformations urbaines.
Les anciennes gares désaffectées : bâtiments abandonnés où la nature investit progressivement halls et quais. François Godard documente ces architectures ferroviaires devenues refuges pour une faune et une flore urbaines particulières.
Les tranchées végétalisées du 15e arrondissement : sections où arbustes et herbes folles ont colonisé l’emprise ferroviaire, créant des corridors verts inattendus au cœur de quartiers denses.
Les passages à niveau fantômes : vestiges de l’époque d’exploitation, ces équipements abandonnés témoignent de l’intégration passée de la ligne dans le tissu urbain parisien.
La locomotive à vapeur : élément central du film, elle permet cette traversée contemplative et offre un point de vue mobile unique sur ces paysages urbains en mutation.
Pourquoi « Petite Campagne » ?
Le titre du documentaire révèle la philosophie du projet : montrer comment l’abandon d’une infrastructure de transport a permis l’émergence d’espaces semi-naturels inédits dans Paris.
Cette « petite campagne » désigne les micro-écosystèmes développés sur l’ancienne emprise ferroviaire. Friches industrielles colonisées par une végétation spontanée, ces espaces offrent refuge à une biodiversité urbaine remarquable : oiseaux, petits mammifères, insectes et plantes rares y trouvent des conditions de vie particulières.
François Godard capture cette transformation poétique d’un outil industriel en corridor écologique. Son approche documentaire révèle comment la nature urbaine se réapproprie progressivement ces délaissés, créant de nouveaux paysages aux portes de Paris.
Cette vision prémonitoire des enjeux écologiques urbains fait du film un témoignage précieux sur les mutations de la ville contemporaine et les possibilités de coexistence entre patrimoine industriel et biodiversité.
Où voir le documentaire
Le documentaire est accessible sur plusieurs plateformes en ligne :
La version intégrale peut être visionnée sur YouTube à l’adresse : youtube.com/watch?v=0r6YIEL1tjo
Une fiche détaillée avec informations techniques est disponible sur : film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/2783_0
D’autres extraits et versions peuvent circuler sur différentes plateformes vidéo. La disponibilité de ces contenus peut évoluer selon les droits de diffusion et les politiques des hébergeurs.
Il convient de vérifier la légalité des sources de visionnage et de respecter les droits d’auteur du réalisateur François Godard.
À retenir
• Valeur historique : témoignage unique sur l’état de la Petite Ceinture dans les années 1990, avant les aménagements contemporains
• Approche documentaire : regard poétique et contemplatif sur la transformation des paysages urbains industriels
• Intérêt écologique : documentation précoce du processus de réensauvagement urbain spontané à Paris 🌿
• Patrimoine ferroviaire : mise en valeur d’une infrastructure méconnue mais emblématique de l’histoire des transports parisiens
• Vision prospective : anticipation des enjeux contemporains de végétalisation urbaine et de préservation de la biodiversité en ville
• Dimension artistique : utilisation de la locomotive à vapeur comme outil narratif et esthétique original
Entre archives et regard d’auteur, ce film mérite d’être mis en perspective avec d’autres œuvres majeures. Commencez par revisiter Un tramway nommé Désir, pour confronter ses thèmes et sa mise en scène à ceux de ce court-métrage. Si l’approche documentaire vous intéresse, élargissez ensuite avec Les Aventuriers du Vin, qui offre un autre rythme et une autre écriture. Enfin, pour replacer l’époque et l’ambiance médiatique, consultez L’Accident des Champs-Élysées 1998.